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Le chanvre
Grimm Märchen

Le chanvre - Contes de Hans Christian Andersen

Temps de lecture pour enfants: 11 min

Le chanvre était en fleur. Ses fleurs sont bleues, admirablement belles, molles comme les ailes d’un moucheron et encore plus fines.

Le soleil répandait ses rayons sur le chanvre, et les nuages l’arrosaient, ce qui lui faisait autant de plaisir qu’une mère en fait à son enfant lorsqu elle le lave et lui donne un baiser. L’un et l’autre n’en deviennent que plus beaux. “ J’ai bien bonne mine, à ce qu’on dit, murmura le chanvre; je vais atteindre une hauteur étonnante, et je deviendrai une magnifique pièce de toile.

Ah! Que je suis heureux! Il n’y a personne qui soit plus heureux que moi! Je me porte à merveille, et j’ai un bel avenir! La chaleur du soleil m’égaye, et la pluie me charme en me rafraîchissant! Oui, je suis heureux, heureux on ne peut plus! Oui, oui, oui, dirent les bâtons de la haie, vous ne connaissez pas le monde; mais nous avons de l’expérience, nous. “ Et ils craquèrent lamentablement, et chantèrent: Cric, crac! Cric, crac! crac! C’est fini! C’est fini! C’est fini!

„Pas sitôt, répondit le chanvre; voilà une bonne matinée, le soleil brille, la pluie me fait du bien, je me sens croître et fleurir. Ah! je suis bien heureux! “ Mais un beau jour il vint des gens qui prirent le chanvre par le toupet, l’arrachèrent avec ses racines, et lui firent bien mal. D’abord on le mit dans l’eau comme pour le noyer, puis on le mit au feu comme pour le rôtir. 0 cruauté!“

On ne saurait être toujours heureux, pensa le chanvre; il faut souffrir, et souffrir c’est apprendre. “ Mais tout alla de pis en pis. Il fut brisé, peigné, cardé; sans y comprendre un mot. Puis on le mit à la quenouille, et rrrout! Il perdit tout à fait la tête. “ J’ai été trop heureux, pensait-il au milieu des tortures; les biens qu’on a perdus, il faut encore s’en réjouir, s’en réjouir.“

Et il répétait: „s’en réjouir,“ que déjà il était, hélas! mis au métier, et devenait une magnifique pièce de toile. Les mille pieds de chanvre ne faisaient qu’un morceau. “ Vraiment! C’est prodigieux; je ne l’aurais jamais cru; quelle chance pour moi! Que chantaient donc les bâtons de la haie avec leur Cric, crac! Cric, crac! Crac! C’est fini! C’est fini! C’est fini! “ Mais… je commence à peine à vivre. C’est prodigieux! Si j’ai beaucoup souffert, me voilà maintenant plus heureux que jamais; Je suis si fort, si doux, si blanc, si long!

C’est une autre condition que la condition de plante, même avec les fleurs. Personne ne vous soigne, et vous n’avez d’autre eau que celle de la pluie. Maintenant, au contraire, que d’attentions! Tous les matins les filles me retournent, et tous les soirs on m’administre un bain avec l’arrosoir. La ménagère de M. le curé a même fait un discours sur moi, et a prouvé parfaitement que je suis le plus beau morceau de la paroisse. Je ne saurais être plus heureux!“ La toile fut portée à la maison et livrée aux ciseaux.

On la coupait, on la coupait, on la piquait avec l’aiguille. Ce n’était pas très agréable; mais en revanche elle fit bientôt douze morceaux de linge, douze belles chemises. “ C’est à partir d’aujourd’hui seulement que je suis quelque chose. Voilà ma destinée; je suis béni , car je suis utile dans le monde. Il faut cela pour être content soi-même. Nous sommes douze morceaux, c’est vrai, mais nous formons un seul corps, une douzaine.

Quelle incomparable félicité! “ Les années s’écoulèrent; c’en était fait de la toile. “ Il faut que toute chose ait sa fin, murmura chaque pièce. J’étais bien disposée à durer encore mais pourquoi demander l’impossible?“ Et elles furent réduites en lambeaux et en chiffons, et crurent cette fois que c’était leur fin finale, car elles furent encore hachées, broyées et cuites, le tout sans y rien comprendre. Et voilà qu’elles étaient devenues du superbe papier blanc. “ O surprise! ô surprise agréable! s’écria le papier, je suis plus fin qu’autrefois, et l’on va me charger d’écritures.

Que n’écrira-t-on pas sur moi? Ma chance est sans égale.“ Et l’on y écrivit les plus belles histoires, qui furent lues devant de nombreux auditeurs et les rendirent plus sages. C’était un grand bienfait pour le papier que cette écriture. „Voilà certes plus que je n’y ai rêvé lorsque je portais mes petites fleurs bleues dans les champs. Comment deviner que je servirais un jour à faire la joie et l’instruction des hommes? je n’y comprends vraiment rien, et c’est pourtant la vérité.

Dieu sait si j’ai jamais rien entrepris: je me suis contenté de vivre, et voilà que de degrés en degrés il m’a élevé à la plus grande gloire. Toutes les fois que je songe au refrain menaçant: „C’est fini! C’est fini! “ Tout prend au contraire un aspect plus beau, plus radieux. Sans doute je vais voyager, je vais parcourir le monde entier pour que tous les hommes puissent me lire!

Autrefois je portais de petites fleurs bleues; mes fleurs maintenant sont de sublimes pensées. Je suis heureux, incomparablement heureux. “ Mais le papier n’alla pas en voyage, il fut remis à l’imprimeur, et tout ce qu’il portait d’écrit fut imprimé pour faire un livre, des centaines de livres qui devaient être une source de joie et de profit pour une infinité de personnes. Notre morceau de papier n’aurait pas rendu le même service, même en faisant le tour du monde. A moitié route il aurait été usé.

„C’est très juste, ma foi! “ dit le papier; “ Je n‘ avais pas pensé. Je reste à la maison et j’y suis honoré comme un vieux grand-père! C’est moi qui ai reçu l’écriture, les mots ont découlé directement de la plume sur moi, je reste à ma place, et les livres vont par le monde; leur tâche est belle assurément, et moi je suis content, je suis heureux!

„Le papier fut mis dans un paquet et jeté sur une planche. „Il est bon de se reposer après le travail, pensa-t-il. C’est en se recueillant de la sorte que l’on apprend à se connaître. D’aujourd’hui seulement je sais ce que je contiens, et se connaître soi-même, voilà le véritable progrès. Que m’arrivera-t-il encore? Je vais sans nul doute avancer, on avance toujours.“

Quelque temps après, le papier fut mis sur la cheminée pour être brûlé, car on ne voulait pas le vendre au charcutier ou à l’épicier pour habiller des saucissons ou du sucre. Et tous les enfants de la maison se mirent à l’entourer; ils voulaient le voir flamber, et voir aussi, après la flamme, ces milliers d’étincelles rouges qui ont l’air de se sauver et s’éteignent si vite l’une après l’autre. Tout le paquet de papier fut jeté dans le feu. Oh! Comme il brûlait! Ouf! Ce n’est plus qu’une grande flamme.

Elle s’élevait la flamme, tellement, tellement que jamais le chanvre n’avait porté si haut ses petites fleurs bleues; elle brillait comme jamais la toile blanche n’avait brillé. Toutes les lettres, pendant un instant, devinrent toutes rouges. Tous les mots, toutes les pensées s’en allèrent en langues de feu. “ Je vais monter directement jusqu’au soleil, “ disait une voix dans la flamme, et on eût dit mille voix réunies en une seule.

La flamme sortit par le haut de la cheminée, et au milieu d’elle voltigeaient de petits êtres invisibles à l’oeil des hommes. Ils égalaient justement en nombre les fleurs qu’avait portées le chanvre. Plus légers que la flamme qui les avait fait naître, quand celle-ci fut dissipée, quand il ne resta plus du papier que la cendre noire, ils dansaient encore sur cette cendre, et formaient en l’effleurant des étincelles rouges.

Les enfants de la maison chantaient autour de la cendre inanimée: Cric, crac! Cric, crac! Crac! C’est fini! C’est fini! C’est fini! Mais chacun des petits êtres disait: „Non, ce n’est pas fini; voici précisément le plus beau de l’histoire! Je le sais, et je suis bien heureux.“ Les enfants ne purent ni entendre ni comprendre ces paroles; du reste, ils n’en avaient pas besoin: les enfants ne doivent pas tout savoir.

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Contexte

Interprétations

Langue

Le conte „Le chanvre“ de Hans Christian Andersen illustre une métaphore sur la transformation et le cycle de la vie. À travers le parcours du chanvre, devenu toile, puis chemises, ensuite papier, et finalement cendres, l’auteur pose un regard philosophique sur la nature du changement, l’évolution et l’utilité.

Chaque étape de la vie du chanvre est marquée par une transformation qui semble d’abord douloureuse ou destructrice, mais qui mène en réalité à une nouvelle forme de félicité et d’utilité. Le chanvre, d’abord heureux en tant que plante, doit endurer des épreuves pour devenir une belle pièce de toile. Puis, après une autre série de transformations, il devient du papier, porteur de mots et de sagesse.

Même la destruction finale du papier par le feu n’est pas la fin du voyage ou de l’utilité du chanvre, mais plutôt une libération vers un autre état d’existence symbolisé par les petites étincelles. A travers cela, le conte transmet l’idée que chaque fin est aussi un nouveau début, une continuation dans une autre forme. Comme le disent les petits êtres nés de la flamme, „Non, ce n’est pas fini; voici précisément le plus beau de l’histoire. “ Cette perspective encourage à voir le changement et le renouveau sous un angle positif.

Andersen nous rappelle ainsi la beauté et la grandeur inhérentes à chaque stade de transformation, soulignant que chaque existence a un rôle et un impact, bien au-delà de ses apparences premières.

Ce conte de Hans Christian Andersen, intitulé „Le chanvre“, présente une riche allégorie sur la transformation et l’évolution au fil du temps, illustrant comment les entités peuvent subir de grands changements tout en trouvant de nouvelles significations et fonctions.

Le parcours du chanvre est une métaphore de la transformation à travers diverses étapes de la vie. Au début, le chanvre se considère heureux et en plein épanouissement dans sa forme initiale, avec ses belles fleurs bleues. Mais à mesure qu’il est transformé physiquement – du chanvre en toile, puis en papier – il traverse des épreuves. Ces épreuves allégorisent les défis et les souffrances nécessaires pour le développement et la maturation.

Satisfaction et Destin: À chaque nouvelle étape de sa transformation, même après avoir subi des „tortures“, le chanvre (ou ce qu’il devient par la suite) retrouve un sens de satisfaction et réalise qu’il a acquis une valeur nouvelle, souvent plus grande que précédemment. Cela illustre l’idée que les difficultés et les changements, bien qu’ils soient douloureux, peuvent mener à de nouvelles formes de réalisation et de bonheur.

Expérience et Connaissance: Le refrain des bâtons de la haie („Cric, crac! C’est fini!“), répété à plusieurs étapes du conte, représente la voix de l’expérience et de la sagesse, souvent en contraste avec la naïveté ou l’ignorance du chanvre. Ceci montre que les conditions apparentes peuvent toujours évoluer vers de nouveaux débuts, même quand tout semble terminé.

Cycle Réincarnatif: La transformation finale en papier, puis en cendres, et enfin en petites étincelles qui dansent et proclament une continuation éternelle, suggère une sorte de cycle réincarnatif. Le conte propose une vision où la fin apparente n’est jamais une conclusion définitive, mais plutôt une transition vers quelque chose de nouveau et de potentiellement plus significatif.

Rôle de l’Innocence: Le fait que les enfants ne comprennent pas les paroles des petites étincelles et qu’ils n’ont pas besoin de savoir tout indique une perspective sur l’innocence, laissant entendre que trop de connaissance ou de compréhension prématurée peut voler la simplicité et la joie naturelle de l’enfance.

En somme, Andersen utilise le voyage du chanvre pour délivrer un message philosophique: la vie est un continuum d’expériences où chaque fin est un passage vers un nouvel état d’être, même si ce nouvel état n’est pas immédiatement visible ou compréhensible.

L’analyse linguistique du conte „Le chanvre“ de Hans Christian Andersen révèle plusieurs éléments intéressants à explorer. Ce conte utilise un langage riche en métaphores et personnification pour raconter l’évolution et la transformation du chanvre, une plante qui passe par plusieurs étapes de transformation pour finalement devenir du papier sur lequel sont écrites des histoires qui instruisent et rendent heureux.

Personnification: Le chanvre est doté de sentiments, de pensées et de paroles humaines. Il exprime sa joie, sa douleur, son étonnement et sa sagesse acquise à travers ses transformations successives. Par exemple, le chanvre se raconte comme s’il était capable de ressentir et de réfléchir: « Ah! Que je suis heureux! »

Symbolisme: Le conte est riche en symboles. Le chanvre, au départ, symbolise l’innocence et la beauté de la jeunesse, avec ses fleurs bleues attirantes. Au fur et à mesure qu’il est transformé, il symbolise l’expérience humaine, y compris la souffrance, la réinvention et la finalité de l’existence matérielle. La transformation en papier représente l’aboutissement de cette évolution.

Structure narrative: Le conte suit une structure linéaire, en suivant la vie du chanvre depuis sa croissance dans le champ jusqu’à sa combustion finale. Chaque phase représente une leçon de vie, avec des transformations qui correspondent à des étapes de l’existence humaine: la jeunesse, la maturité et la fin.

Thèmes récurrents

Transformation et résilience: Le chanvre subit de nombreuses transformations, mais chaque étape semble le mener à une nouvelle forme de „bonheur“. Le conte insiste sur l’importance de l’acceptation et de la résilience dans la vie.

Perception du bonheur: Au travers de ses métamorphoses, le bonheur du chanvre est continuellement redéfini, soulignant que le bonheur est souvent lié à la perspective et à la fonction que l’on se donne dans la vie.

L’utilité et l’accomplissement: A travers la transformation en papier, puis en livre, le conte met en avant le rôle de l’utilité dans l’accomplissement personnel.

Style et ton: Le style est poétique et fluide, avec des phrases évocatrices comme « La chaleur du soleil m’égaye, et la pluie me charme en me rafraîchissant! » qui soulignent la sensualité et la vitalité du monde naturel. Le ton général du conte est à la fois mélancolique et optimiste, soulignant que malgré les épreuves, chaque étape de la vie a sa propre beauté et valeur.

Répétition et rythme: Les phrases comme « Cric, crac! Cric, crac! » sont répétées, soulignant le passage inexorable du temps et des étapes de la vie. Cette répétition donne un rythme musical au texte, renforçant l’impression d’une fable intemporelle.

En somme, „Le chanvre“ est un conte qui, par ses subtilités linguistiques, invite à une réflexion sur le cycle de la vie, la transformation, et la manière dont le bonheur peut être trouvé à chaque étape de l’existence.


Information pour l'analyse scientifique

Indicateur
Valeur
TraductionsDE, EN, DA, ES, FR, IT, NL
Indice de lisibilité selon Björnsson30.4
Flesch-Reading-Ease Indice69.9
Flesch–Kincaid Grade-Level6.4
Gunning Fog Indice8.8
Coleman–Liau Indice10.2
SMOG Indice9.5
Index de lisibilité automatisé5.2
Nombre de Caractères7.778
Nombre de Lettres5.996
Nombre de Phrases118
Nombre de Mots1.355
Nombre moyen de mots par phrase11,48
Mots de plus de 6 lettres256
Pourcentage de mots longs18.9%
Nombre de syllabes2.007
Nombre moyen de syllabes par mot1,48
Mots avec trois syllabes141
Pourcentage de mots avec trois syllabes10.4%
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