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Par une matinée d’été, un petit tailleur, assis sur sa table près de la fenêtre, cousait joyeusement et de toutes ses forces. Il vint à passer dans la rue une paysanne qui criait: « Bonne crème à vendre! bonne crème à vendre! « Ce mot de crème résonna agréablement aux oreilles du petit homme, et passant sa mignonne tête par la fenêtre: « Ici, bonne femme, entrez ici, lui dit-il, vous trouverez acheteur. »

Elle monta, chargée de son lourd panier, les trois marches de la boutique du tailleur et il fallut quelle étalât tous ses pots devant lui. Après les avoir tous considérés, maniés, flairés l’un après l’autre, il finit par dire: « Il me semble que cette crème est bonne; pesez-m’en deux onces, bonne femme, allez même jusqu’au quarteron. » La paysanne, qui avait espéré faire un marché plus considérable, lui donna ce qu’il désirait; mais elle s’en alla en grondant et en murmurant.
« Maintenant, s’écria le petit tailleur, je prie Dieu qu’il me fasse la grâce de bénir cette bonne crème, pour quelle me rende force et vigueur. » Et prenant le pain dans l’armoire, il coupa une longue tartine pour étendre sa crème dessus. « Voilà qui n’aura pas mauvais goût, pensa-t-il, mais, avant de l’entamer, il faut que j’achève cette veste. » Il posa sa tartine à côté de lui et se remit à coudre, et dans sa joie il faisait des points de plus en plus grands. Cependant l’odeur de la crème attirait les mouches qui couvraient le mur et elles vinrent en foule se poser dessus. « Qui vous a invitées ici? » dit le tailleur en chassant ces hôtes incommodes.
Mais les mouches qui n’entendaient pas le français, revinrent en plus grand nombre qu’auparavant. Cette fois, la moutarde lui monta au nez, et saisissant un lambeau de drap dans son tiroir: « Attendez, s’écria-t-il, je vais vous en donner; » et il frappa dessus sans pitié. Ce grand coup porté, il compta les morts; il n’y en avait pas moins de sept, qui gisaient les pattes étendues. « Peste! se dit-il étonné lui-même de sa valeur, il paraît que je suis un gaillard, il faut que toute la ville le sache. »
Et, dans son enthousiasme, il se fit une ceinture et broda dessus en grosses lettres: « J’en abats sept d’un coup! »
« Mais la ville ne suffit pas, ajouta-t-il encore, il faut que le monde tout entier l’apprenne. » Le cœur lui frétillait de joie dans la poitrine comme la queue d’un petit agneau.
Il mit donc sa ceinture et résolut de courir le monde, car sa boutique lui semblait désormais un trop petit théâtre pour sa valeur. Avant de sortir de chez lui, il chercha dans toute la maison s’il n’avait rien à emporter, mais il ne trouva qu’un vieux fromage qu’il mit dans sa poche. Devant sa porte, il y avait un oiseau en cage; il le mit dans sa poche avec le fromage. Puis il enfila bravement son chemin; et, comme il était leste et actif, il marcha sans se fatiguer.
Il passa par une montagne au sommet de laquelle était assis un énorme géant qui regardait tranquillement les passants. Le petit tailleur alla droit à lui et lui dit: « Bonjour, camarade; te voilà assis, tu regarde le monde à tes pieds? Pour moi, je me suis mis en route et je cherche les aventures. Veux-tu venir avec moi? »

Le géant lui répondit d’un air de mépris: « Petit drôle! petit avorton!
– Est-il possible? » s’écria le petit tailleur; et, boutonnant son habit, il montra sa ceinture au géant en lui disant: « Lis ceci, tu verras à qui tu as affaire. »
Le géant, qui lut: « Sept d’un coup! » s’imagina que c’étaient des hommes que le tailleur avait tués, et conçut un peu plus de respect pour le petit personnage. Cependant, pour l’éprouver, il prit un caillou dans sa main et le pressa si fort que l’eau en suintait. « Maintenant, dit-il, fais comme moi, si tu as de la vigueur.
– N’est-ce que cela? répondit le tailleur; c’est un jeu d’enfant dans mon pays. » Et fouillant à sa poche il prit son fromage mou et le serra dans sa main de façon à en faire sortir tout le jus. « Eh bien, ajouta-t-il, voilà qui te vaut bien, ce me semble. »
Le géant ne savait que dire et ne comprenait pas qu’un nain pût être si fort. Il prit un autre caillou et le lança si haut que l’œil le voyait à peine, en disant: « Allons, petit homme, fais comme moi.

– Bien lancé! dit le tailleur, mais le caillou est retombé. Moi, j’en vais lancer un autre qui ne retombera pas. » Et prenant l’oiseau qui était dans sa poche, il le jeta en l’air.
L’oiseau, joyeux de se sentir libre, s’envola à tire d’aile, et ne revint pas. « Qu’en dis-tu, cette fois, camarade? ajouta-t-il.
– C’est bien fait, répondit le géant, mais je veux voir si tu portes aussi lourd que tu lances loin. » Et il conduisit le petit tailleur devant un chêne énorme qui était abattu sur le sol. « Si tu es vraiment fort, dit-il, il faut que tu m’aides à enlever cet arbre.
– Volontiers, répondit le petit homme, prends le tronc sur ton épaule; je me chargerai des branches et de la tête, c’est le plus lourd. »
Le géant prit le tronc sur son épaule, mais le petit tailleur s’assit sur une branche, de sorte que le géant, qui ne pouvait pas regarder derrière lui, portait l’arbre tout entier et le tailleur par-dessus le marché. Il s’était installé paisiblement, et sifflait gaiement le petit air:
Il était trois tailleurs qui chevauchaient ensemble, comme si c’eût été pour lui un jeu d’enfant que de porter un arbre. Le géant, écrasé sous le fardeau et n’en pouvant plus au bout de quelques pas, lui cria: « Attention, je laisse tout tomber. » Le petit homme sauta lestement en bas, et saisissant l’arbre dans ses deux bras, comme s’il en avait porté sa part, il dit au géant: « Tu n’es guère vigoureux pour un gaillard de ta taille. »
Ils continuèrent leur chemin, et, comme ils passaient devant un cerisier, le géant saisit la tête de l’arbre où étaient les fruits les plus mûrs, et, la courbant jusqu’en bas, la mit dans la main du tailleur pour lui faire manger les cerises. Mais celui-ci était bien trop faible pour la maintenir, et, quand le géant l’eut lâchée, l’arbre en se redressant emporta le tailleur avec lui. Il redescendit sans se blesser; mais le géant lui dit: « Qu’est-ce donc! est-ce que tu n’aurais pas la force de courber une pareille baguette?
– Il ne s’agit pas de force, répondit le petit tailleur; qu’est-ce que cela pour un homme qui en a abattu sept d’un coup? J’ai sauté par-dessus l’arbre pour me garantir du plomb, parce qu’il y avait en bas des chasseurs qui tiraient aux buissons; fais-en autant, si tu peux. » Le géant essaya, mais il ne put sauter par-dessus l’arbre, et il resta embarrassé dans les branches. Ainsi le tailleur conserva l’avantage.
« Puisque tu es un si brave garçon, dit le géant, il faut que tu viennes dans notre caverne et que tu passes la nuit chez nous. »
Le tailleur y consentit volontiers. Quand ils furent arrivés, ils trouvèrent d’autres géants assis près du feu, tenant à la main et mangeant chacun un mouton rôti. Le tailleur jugeait l’appartement plus grand que sa boutique. Le géant lui montra son lit et lui dit de se coucher. Mais, comme le lit était trop grand pour un si petit corps, il se blottit dans un coin. A minuit, le géant, croyant qu’il dormait d’un profond sommeil, saisit une grosse barre de fer et en donna un grand coup au beau milieu du lit; il pensait bien avoir tué J’avorton sans rémission. Au petit jour, les géants se levèrent et allèrent dans le bois; ils avaient oublié le tailleur; quand ils le virent sortir de la caverne d’un air joyeux et passablement effronté, ils furent pris de peur, et, craignant qu’il ne les tuât tous, ils s’enfuirent au plus vite.
Le petit tailleur continua son voyage, toujours le nez au vent. Après avoir longtemps erré, il arriva dans le jardin d’un palais, et, comme il se sentait un peu fatigué, il se coucha sur le gazon et s’endormit. Les gens qui passaient par là se mirent à le considérer de tous côtés et lurent sur sa ceinture: Sept d’un coup! « Ah! se dirent-ils, qu’est-ce que ce foudre de guerre vient faire ici au milieu de la paix? il faut que ce soit quelque puissant seigneur. » Ils allèrent en faire part au roi, en ajoutant que si la guerre venait à éclater, ce serait un utile auxiliaire qu’il faudrait s’attacher à tout prix. Le roi goûta ce conseil et envoya un de ses courtisans au petit homme pour lui offrir du service aussitôt qu’il serait éveillé. L’envoyé resta en sentinelle près du dormeur, et, quand celui-ci eut commencé à ouvrir les yeux et à se tirer les membres, il lui fit ses propositions. « J’étais venu pour cela, répondit l’autre, et je suis prêt à entrer au service du roi. » On le reçut avec toutes sortes d’honneurs, et on lui assigna un logement à la cour.
Mais les militaires étaient jaloux de lui et auraient voulu le voir à mille lieues plus loin. « Qu’est-ce que tout cela deviendra? se disaient-ils entre eux; si nous avons quelque querelle avec lui, il se jettera sur nous et en abattra sept à chaque coup. Pas un de nous ne survivra. » Ils se résolurent d’aller trouver le roi et de lui demander tous leur congé. « Nous ne pouvons pas, lui dirent-ils, rester auprès d’un homme qui en abat sept d’un coup. »
Le roi était bien désolé de voir ainsi tous ses loyaux serviteurs l’abandonner; il aurait souhaité de n’avoir jamais vu celui qui en était la cause et s’en serait débarrassé volontiers. Mais il n’osait pas le congédier, de peur que cet homme terrible ne le tuât ainsi que son peuple pour s’emparer du trône.
Le roi, après y avoir beaucoup songé, trouva un expédient. Il envoya faire au petit tailleur une offre que celui-ci ne pouvait manquer d’accepter en sa qualité de héros. Il y avait dans une forêt du pays deux géants qui commettaient toutes sortes de brigandages, de meurtres et d’incendies. Personne n’approchait d’eux sans craindre pour ses jours. S’il parvenait à les vaincre et à les mettre à mort, le roi lui donnerait sa fille unique en mariage, avec la moitié du royaume pour dot. On mettait à sa disposition cent cavaliers pour l’aider au besoin. Le petit tailleur pensa que l’occasion d’épouser une jolie princesse était belle et ne se retrouverait pas tous les jours. Il déclara qu’il consentait à marcher contre les géants, mais qu’il n’avait que faire de l’escorte des cent cavaliers, celui qui en avait abattu sept d’un coup ne craignant pas deux adversaires à la fois.

Il se mit donc en marche suivi des cent cavaliers. Quand on fut arrivé à la lisière de la forêt, il leur dit de l’attendre, et qu’il viendrait à bout des géants à lui tout seul. Puis il entra dans le bois en regardant avec précaution autour de lui. Au bout d’un moment il aperçut les deux géants endormis sous un arbre et ronflant si fort que les branches en tremblaient. Le petit tailleur remplit ses deux poches de cailloux, et, montant dans l’arbre sans perdre de temps, il se glissa sur une branche qui s’avançait juste au-dessus des deux dormeurs et laissa tomber quelques cailloux, l’un après l’autre, sur l’estomac de l’un d’eux. Le géant fut longtemps sans rien sentir, mais à la fin il s’éveilla, et poussant son camarade il lui dit: « Pourquoi me frappes-tu?
– Tu rêves, dit l’autre, je ne t’ai pas touché. »
Ils se rendormirent. Le tailleur se mit alors à jeter une pierre au second. « Qu’y a-t-il? s’écria celui-ci, qu’est-ce que tu me jettes?

– Je ne t’ai rien jeté; tu rêves, » répondit le premier.
Ils se disputèrent quelque temps; mais, comme ils étaient fatigués, ils finirent par s’apaiser et se rendormir encore. Cependant le tailleur recommença son jeu, et choisissant le plus gros de ses cailloux, il le jeta de toutes ses forces sur l’estomac du premier géant. « C’est trop fort! » s’écria celui-ci; et se levant comme un forcené, il sauta sur son compagnon, qui lui rendit la monnaie de sa pièce. Le combat devint si furieux qu’ils arrachaient des arbres pour s’en faire des armes, et l’affaire ne cessa que lorsque tous les deux furent étendus morts sur le sol.
Alors le petit tailleur descendit de son poste. « Il est bien heureux, pensait-il, qu’ils n’aient pas aussi arraché l’arbre sur lequel j’étais perché; j’aurais été obligé de sauter sur quelque autre, comme un écureuil; mais on est leste dans notre métier. » Il tira son épée, et, après en avoir donné à chacun d’eux une couple de bons coups dans la poitrine, il revint trouver les cavaliers et leur dit: « C’est fini, je leur ai donné le coup de grâce; l’affaire a été chaude; ils voulaient résister, ils ont arraché des arbres pour me les lancer; mais à quoi servirait tout cela contre un homme comme moi, qui en abats sept d’un coup!
– N’êtes-vous pas blessé? demandèrent les cavaliers.
– Non, dit-il, je n’ai pas un cheveu de dérangé. »
Les cavaliers ne voulaient pas le croire; ils entrèrent dans le bois et trouvèrent en effet les géants nageant dans leur sang, et les arbres abattus de tous côtés autour d’eux.
Le petit tailleur réclama la récompense promise par le roi; mais celui-ci qui se repentait d’avoir engagé sa parole, chercha encore à se débarrasser du héros. « Il y a, lui dit-il, une autre aventure dont tu dois venir à bout avant d’obtenir ma fille et la moitié de mon royaume. Mes forêts sont fréquentées par une licorne qui y fait beaucoup de dégâts, il faut t’en emparer.
– Une licorne me fait encore moins peur que deux géants: Sept d’un coup, c’est ma devise. »
Il prit une corde et une hache et entra dans le bois, en ordonnant à ceux qui l’accompagnaient de l’attendre au dehors. Il n’eut pas à chercher longtemps; la licorne apparut bientôt, et elle s’élança sur lui pour le percer. « Doucement, doucement, dit-il; trop vite ne vaut rien. » Il resta immobile jusqu’à ce que l’animal fût tout près de lui, et alors il se glissa lestement derrière le tronc d’un arbre. La licorne, qui était lancée de toutes ses forces contre l’arbre, y enfonça sa corne si profondément qu’il lui fut impossible de la retirer, et qu’elle fut prise ainsi. « L’oiseau est en cage »se dit le tailleur, et sortant de sa cachette, il s’approcha de la licorne, lui passa sa corde autour du cou; à coups de hache il débarrassa sa corne enfoncée dans le tronc, et, quand tout fut fini, il amena l’animal devant le roi.
Mais le roi ne couvait se résoudre à tenir sa parôle; il lui posa encore une troisième condition. Il s’agissait de s’emparer d’un sanglier qui faisait de grands ravages dans les bois.

Les chasseurs du roi avaient ordre de prêter main-forte. Le tailleur accepta en disant que ce n’était qu’un jeu d’enfants. Il entra dans le bois sans les chasseurs; et ils n’en furent pas fâchés, car le sanglier les avait déjà reçus maintes fois de telle façon qu’ils n’étaient nullement tentés d’y retourner. Dès que le sanglier eut aperçu le tailleur, il se précipita sur lui, en écumant et en montrant ses défenses aiguës pour le découdre; mais le léger petit homme se réfugia dans une chapelle qui était là tout près, et en ressortit aussitôt en sautant par la fenêtre.

Le sanglier y avait pénétré derrière lui; mais en deux bonds le tailleur revint à la porte et la ferma, de sorte que la bête furieuse se trouva prise, car elle était trop lourde et trop massive pour s’enfuir par le même chemin. Après cet exploit, il appela les chasseurs pour qu’ils vissent le prisonnier de leurs propres yeux, et il se présenta au roi, auquel force fut cette fois de s’exécuter malgré lui et de lui donner sa fille et la moitié de son royaume. Il eût eu bien plus de mal encore a se décider s’il avait su que son gendre n’était pas un grand guerrier, mais un petit manieur d’aiguille. Les noces furent célébrées avec beaucoup de magnificence et peu de joie, et d’un tailleur on fit un roi.
Quelque temps après, la jeune reine entendit la nuit son mari qui disait en rêvant: « Allons, garçon, termine cette veste et ravaude cette culotte, ou sinon je te donne de l’aune sur les oreilles. » Elle comprit ainsi dans quelle arrière-boutique le jeune homme avait été élevé, et le lendemain elle alla se plaindre à son père, le priant de la délivrer d’un mari qui n’était qu’un misérable tailleur.
Le roi lui dit pour la consoler: « La nuit prochaine, laisse ta chambre ouverte; mes serviteurs se tiendront à la porte, et, quand il sera endormi, ils entreront, et le porteront chargé de chaînes sur un navire qui l’emmènera bien loin. »
La jeune femme était charmée; mais l’écuyer du roi, qui avait tout entendu et qui aimait le nouveau prince, alla lui découvrir le complot.
« J’y mettrai bon ordre, » lui dit le tailleur. Le soir il se coucha comme à l’ordinaire, et quand sa femme le crut bien endormi, elle alla ouvrir la porte et se recoucha à ses côtés. Mais le petit homme, qui faisait semblant de dormir, se mit à crier à haute voix: « Allons, garçon, termine cette veste et ravaude cette culotte, ou sinon je te donne de l’aune sur les oreilles.

J’en ai abattu sept d’un coup, j’ai tué deux géants, chassé une licorne, pris un sanglier; aurais-je donc peur des gens qui sont blottis à ma porte? » En entendant ces derniers mots, ils furent tous pris d’une telle épouvante, qu’ils s’enfuirent comme s’ils avaient eu le diable à leurs trousses, et que jamais personne n’osa plus se risquer contre lui. Et de cette manière il conserva toute sa vie la couronne.

Contexte
Interprétations
Langue
„Le Vaillant Petit Tailleur“ est un conte des frères Grimm qui raconte l’histoire d’un petit tailleur plein de malice et d’audace. Un jour, alors qu’il se trouve dans sa boutique, il tue sept mouches d’un coup avec un chiffon. Convaincu de sa prouesse, il fabrique une ceinture où il brode fièrement „J’en abats sept d’un coup !“ Cela conduit à une série d’aventures où le tailleur trompe des géants, capture une licorne, et emprisonne un sanglier, en faisant toujours preuve d’un immense courage (ou de ruse) face à chaque défi.
Sa réputation de tueur redoutable lui vaut une offre du roi: en échange de combattre des géants terrorisant le royaume, le tailleur pourra épouser la princesse et recevoir la moitié du royaume. Grâce à son ingéniosité, il parvient à duper les géants et réussit les autres épreuves du roi, y compris maîtriser une licorne et capturer un sanglier redoutable.
Le tailleur finit par épouser la princesse et devient roi, bien que les serviteurs royaux soient méfiants à son égard, convaincus de ses aptitudes guerrières fabuleuses. Son mariage n’est pas sans problème, car un incident nocturne révèle ses origines modestes à sa femme. Cependant, grâce à sa ruse, il déjoue un complot visant à l’exiler.
Le conte fait la part belle à l’intelligence et à l’audace face aux défis, montrant que par la ruse et l’esprit, même un tailleur peut triompher des obstacles et réaliser ses rêves.
„Le Vaillant Petit Tailleur“ des Frères Grimm est un conte classique qui illustre les thèmes de l’intelligence, de la ruse, et du courage insoupçonné. Le personnage principal, initialement un simple tailleur, se retrouve impliqué dans des aventures extraordinaires grâce à sa malice et ses stratagèmes ingénieux. Voici quelques-unes des interprétations et leçons que l’on peut tirer de ce conte :
Le tailleur est petit et semble insignifiant par rapport aux géants et aux autres adversités qu’il affronte, mais il utilise son esprit vif pour surpasser ses limitations physiques.
L’importance de la ruse : Plutôt que de se fier à la force brute, le petit tailleur emploie constamment des astuces pour tromper ses adversaires, que ce soit en manipulant les perceptions du géant ou en utilisant les circonstances à son avantage.
Le pouvoir de l’auto-promotion : La ceinture du tailleur, arborant fièrement „Sept d’un coup“, montre comment une bonne narrative peut changer la perception des autres et créer de nouvelles opportunités.
Le courage : Même si le tailleur est conscient de ses limites, il ne recule jamais devant le danger, démontrant ainsi un courage exceptionnel.
Les conséquences de l’ambition : Bien que le tailleur réussisse à atteindre le sommet en devenant roi, le conte souligne aussi les dangers potentiels d’un manque de transparence, comme lorsque la reine découvre ses origines. Cependant, grâce à sa vigilance, il est capable de préserver sa position.
Surmonter les attentes : Le conte célèbre l’idée que l’on peut dépasser les attentes des autres et s’élever au-delà de sa condition initiale, illustrant un parcours d’ascension sociale même pour ceux venant d’humbles débuts.
Le jeu d’apparences et de réalité : Le conte joue constamment avec l’idée que la perception du monde peut être manipulée, et il encourage les lecteurs à réfléchir de manière critique sur ce qui est vu et cru.
En résumé, „Le Vaillant Petit Tailleur“ valorise l’astuce et le courage, suggérant que ces qualités peuvent mener même les plus modestes d’entre nous vers de grands succès.
L’analyse linguistique du conte „Le Vaillant Petit Tailleur“ des Frères Grimm révèle plusieurs aspects intéressants en termes de style, de structure et de thématiques récurrentes.
Style Narratif
Langage Simple et Direct: Le conte est écrit dans un langage simple, destiné à être facilement compréhensible pour un large public, y compris les enfants. L’emploi de phrases courtes et de dialogues fréquents rend le récit vivant et dynamique.
Répitition et Exagération: Les répétitions („Sept d’un coup“) et les exagérations (comme les exploits du tailleur) sont typiques des contes oraux, conçues pour captiver et divertir l’auditoire.
Personnages
Le Tailleur comme Héros Ingénieux: Le personnage principal est caractérisé par sa ruse et son intelligence plutôt que par sa force physique. Il utilise sa malice pour surmonter des obstacles et tromper ses adversaires.
Stéréotypes de Fantaisie: Les géants, la licorne, et le sanglier sont des figures classiques de la fantaisie qui représentent des épreuves idéales à surmonter pour le héros. Chaque créature contribue à mettre en valeur l’ingéniosité du tailleur.
Thématiques
Le Triomphe de l’Intelligence: Une des principales morales de l’histoire est que la ruse et l’intelligence peuvent triompher de la force brute. Le tailleur ne fait pas appel à la violence physique mais à son astuce pour vaincre.
Aventure et Quête de Valeur: La quête initiatique du tailleur — démontrer sa valeur et obtenir une position élevée (épouser la princesse, régner sur un royaume) — est une thématique courante dans les contes.
Ironie et Humour: L’histoire joue avec l’ironie, par exemple avec la méprise autour de l’expression „sept d’un coup“, qui est interprétée de manière littérale par les autres personnages.
Structure
Progression Narratif en Épisodes: Le conte est structuré en épisodes successifs, avec chaque défi servant de prétexte pour montrer les qualités du tailleur. L’action progresse logiquement, avec une escalade des défis.
Éléments Répétitifs: Chaque nouveau défi suit un schéma où le tailleur, par une astuce, échappe à une situation périlleuse ou résout un problème, soulignant la notion de répétition pour ancrer la structure narrative.
En résumé, „Le Vaillant Petit Tailleur“ emploie des techniques narratives propres aux contes de fées classiques, comme la simplicité du langage, les archétypes, et l’usage de la répétition. Ces éléments, combinés à une structure épisodique et un ton humoristique, contribuent à faire du conte une histoire attrayante et durablement populaire.
Information pour l'analyse scientifique
Indicateur | Valeur |
---|---|
Numéro | KHM 20 |
Aarne-Thompson-Uther Indice | ATU Typ 1640 |
Traductions | DE, EN, EL, DA, ES, FR, PT, HU, IT, JA, NL, PL, RO, RU, TR, VI, ZH |
Indice de lisibilité selon Björnsson | 42.1 |
Flesch-Reading-Ease Indice | 56.9 |
Flesch–Kincaid Grade-Level | 10.9 |
Gunning Fog Indice | 13.6 |
Coleman–Liau Indice | 9.9 |
SMOG Indice | 12 |
Index de lisibilité automatisé | 10.4 |
Nombre de Caractères | 6.470 |
Nombre de Lettres | 5.033 |
Nombre de Phrases | 51 |
Nombre de Mots | 1.151 |
Nombre moyen de mots par phrase | 22,57 |
Mots de plus de 6 lettres | 225 |
Pourcentage de mots longs | 19.5% |
Nombre de syllabes | 1.728 |
Nombre moyen de syllabes par mot | 1,50 |
Mots avec trois syllabes | 133 |
Pourcentage de mots avec trois syllabes | 11.6% |