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Le schilling d’argent
Grimm Märchen

Le schilling d’argent - Contes de Hans Christian Andersen

Temps de lecture pour enfants: 13 min

Il y avait une fois un schilling. Lorsqu’il sortit de la Monnaie, il était d’une blancheur éblouissante; il sauta, tinta: „Hourrah! dit-il, me voilà parti pour le vaste monde!“

Et il devait, en effet, parcourir bien des pays. Il passa dans les mains de diverses personnes. L’enfant le tenait ferme avec ses menottes chaudes. L’avare le serrait convulsivement dans ses mains froides. Les vieux le tournaient, le retournaient, Dieu sait combien de fois, avant de le lâcher. Les jeunes gens le faisaient rouler avec insouciance.

Notre schilling était d’argent de bon aloi, presque sans alliage. Il y avait déjà un an qu’il trottait par le monde, sans avoir quitté encore le pays où on l’avait monnayé. Un jour enfin il partit en voyage pour l’étranger. Son possesseur l’emportait par mégarde. Il avait résolu de ne prendre dans sa bourse que de la monnaie du pays où il se rendait. Aussi fut-il surpris de retrouver, au moment du départ, ce schilling égaré. „Ma foi, gardons-le, se dit-il, là-bas il me rappellera le pays!

„Il laissa donc retomber au fond de la bourse le schilling, qui bondit et résonna joyeusement. Le voilà donc parmi une quantité de camarades étrangers qui ne faisaient qu’aller et venir. Il en arrivait toujours de nouveaux avec des effigies nouvelles, et ils ne restaient guère en place. Notre schilling, au contraire, ne bougeait pas. On tenait donc à lui: c’était une honorable distinction. Plusieurs semaines s’étaient écoulées: le schilling avait fait déjà bien du chemin à travers le monde, mais il ne savait pas du tout où il se trouvait.

Les pièces de monnaie qui survenaient lui disaient les unes qu’elles étaient françaises, les autres qu’elles étaient italiennes. Telle qui entrait lui apprit qu’on arrivait en telle ville; telle autre qu’on arrivait dans telle autre ville. Mais c’était insuffisant pour se faire une idée du beau voyage qu’il faisait. Au fond du sac on ne voit rien, et c’était le cas de notre schilling. Il s’avisa un jour que la bourse n’était pas fermée. Il glissa vers l’ouverture pour tâcher d’apercevoir quelque chose.

Mal lui prit d’être trop curieux. Il tomba dans la poche du pantalon; quand le soir son maître se déshabilla, il en retira sa bourse, mais y laissa le schilling. Le pantalon fut mis dans l’antichambre, avec les autres habits, pour être brossé par le garçon d’hôtel. Le schilling s’échappa de la poche et roula par terre; personne ne l’entendit, personne ne le vit. Le lendemain, les habits furent rapportés dans la chambre. Le voyageur les revêtit, quitta la ville, laissant là le schilling perdu.

Quelqu’un le trouva et le mit dans son gousset, pensant bien s’en servir. “ Enfin, dit le schilling, je vais donc circuler de nouveau et voir d’autres hommes, d’autres moeurs et d’autres usages que ceux de mon pays! “ Lorsqu’il fut sur le point de passer en de nouvelles mains, il entendit ces mots: „Qu’est-ce que cette pièce? Je ne connais pas cette monnaie. C’est probablement une pièce fausse; je n’en veux pas: elle ne vaut rien.

„C’est en ce moment que commencent en réalité les aventures du schilling, et voici comme il racontait plus tard à ses camarades les traverses qu’il avait essuyées. II “ Elle est fausse, elle ne vaut rien! “ A ces mots, disait le schilling, je vibrai d’indignation. Ne savais-je pas bien que j’étais de bon argent, que je sonnais bien et que mon empreinte était loyale et authentique? Ces gens se trompent, pensais-je; ou plutôt ce n’est pas de moi qu’ils parlent. Mais non, c’était bien de moi-même qu’il s’agissait, c’était bien moi qu’ils accusaient d’être une pièce fausse!

„Je la passerai ce soir à la faveur de l’obscurité, “ se dit l’homme qui m’avait ramassé. “ C’est ce qu’il fit en effet; le soir on m’accepta sans mot dire. Mais le lendemain on recommença à m’injurier de plus belle: „Mauvaise pièce, disait-on, tâchons de nous en débarrasser. “ – “ Je tremblais entre les doigts des gens qui cherchaient à me glisser furtivement à autrui. „Malheureux que je suis! m’écriais-je. A quoi me sert-il d’être si pur de tout alliage, d’avoir été si nettement frappé!

On n’est donc pas estimé, dans le monde, à sa juste valeur, mais d’après l’opinion qu’on se forme de vous. Ce doit être bien affreux d’avoir la conscience chargée de fautes, puisque, même innocent, on souffre à ce point d’avoir seulement l’air coupable! “ Chaque fois qu’on me produisait à la lumière pour me mettre en circulation, je frémissais de crainte. Je m’attendais à être examiné, scruté, pesé, jeté sur la table, dédaigné et injurié comme l’oeuvre du mensonge et de la fraude.

„J’arrivai ainsi entre les mains d’une pauvre vieille femme. Elle m’avait reçu pour salaire d’une rude journée de travail. Impossible de tirer parti de moi! Personne ne voulait me recevoir. C’était une perte sérieuse pour la pauvre vieille. “ Me voilà donc réduite, se dit-elle, à tromper quelqu’un en lui faisant accepter cette pièce fausse. C’est bien contre mon gré, mais je ne possède rien et je ne puis me permettre le luxe de conserver un mauvais schilling. Ma foi, je vais le donner au boulanger qui est si riche: cela lui fera moins de tort qu’à n’importe qui. C’est mal néanmoins ce que je fais.“

„Faut-il que j’aie encore le malheur de peser sur la conscience de cette brave femme! me dis-je en soupirant. Ah! qui aurait supposé, en me voyant si brillant dans mon jeune temps, qu’un jour je descendrais si bas?“

„La vieille femme entra chez l’opulent boulanger; celui-ci connaissait trop bien les pièces ayant cours pour se laisser prendre: il me jeta à la figure de la pauvre vieille, qui s’en alla honteuse et sans pain. C’était pour moi le comble de l’humiliation! J’étais désolé et navré, comme peut l’être un schilling méprisé, dont personne ne veut. “ La bonne femme me reprit pourtant, et, de retour chez elle, elle me regarda de son regard bienveillant:

„Non, dit-elle , je ne veux plus chercher à attraper personne; je vais te trouer pour que chacun voie bien que tu es une pièce fausse. Mais l’idée m’en vient tout à coup: qui sait? Ne serais-tu pas une de ces pièces de monnaie qui portent bonheur? J’en ai comme un pressentiment. Oui, c’est cela, je vais te percer au milieu, et passer un ruban par le trou; je t’attacherai au cou de la petite fille de la voisine et tu lui porteras bonheur.“

„Elle me transperça comme elle l’avait dit, et ce ne fut pas pour moi une sensation agréable. Toutefois, de ceux dont l’intention est bonne on supporte bien des choses. Elle passa le ruban par le trou: me voilà transformé en une sorte de médaillon, et l’on me suspend au cou de la petite qui, toute joyeuse, me sourit et me baise. Je passai la nuit sur le sein innocent de l’enfant.

„Le matin venu, sa mère me prit entre les doigts, me regarda bien. Elle avait son idée sur moi, je le devinai aussitôt. Elle prit des ciseaux et coupa le ruban. “ Ah! tu es un schilling qui porte bonheur! dit-elle. C’est ce que nous verrons.“ – “ Elle me plongea dans du vinaigre. Oh, le bain pénible que je subis! J’en devins verdâtre. Elle mit ensuite du mastic dans le trou, et, sur le crépuscule, alla chez le receveur de la loterie afin d’y prendre un billet. Je m’attendais à un nouvel affront.

On allait me rejeter avec dédain, et cela devant une quantité de pièces fières de leur éclat. J’échappai à cet affront. Il y avait beaucoup de monde chez le receveur; il ne savait qui entendre; il me lança parmi les autres pièces, et, comme je rendis un bon son d’argent, tout fut dit. J’ignore si le billet de la voisine sortit au premier tirage, mais ce que je sais bien, c’est que, le lendemain, je fus reconnu de nouveau pour une mauvaise pièce et mis à part pour être passé en fraude. “ Mes misérables pérégrinations recommencèrent. Je roulai de main en main, de maison en maison, insulté, mal vu de tout le monde. Personne n’avait confiance en moi, et je finis par douter de ma propre valeur. Dieu, quel affreux temps ce fut là!“

„Arrive un voyageur étranger. On s’empresse naturellement de lui passer la mauvaise pièce, qu’il prend sans la regarder. Mais quand il veut me donner à son tour, chacun se récrie:

„Elle est fausse, elle ne vaut rien!“ Voilà les affligeantes paroles que je fus condamné pour la centième fois à entendre. “ On me l’a pourtant donnée pour bonne,“ dit l’étranger en me considérant avec attention. Un sourire s’épanouit tout à coup sur ses lèvres. C’était extraordinaire; toute autre était l’impression que je produisais habituellement sur ceux qui me regardaient. „Tiens! s’écria-t-il, c’est une pièce de mon pays, un brave et honnête schilling. On l’a troué; on l’a traité comme une pièce fausse. Je vais le garder et je le rémporterai chez nous.“

„Je fus, à ces mots, pénétré de la joie la plus vive. Depuis longtemps je n’étais plus accoutumé à recevoir des marques d’estime. On m’appelait un brave et honnête schilling, et bientôt je retournerais dans mon pays, où tout le monde me ferait fête comme autrefois. Je crois que, dans mon transport, j’aurais lancé des étincelles si ma substance l’avait permis. “ Je fus enveloppé dans du beau papier de soie, afin de ne plus être confondu avec les autres monnaies; et lorsque mon possesseur rencontrait des compatriotes, il me montrait à eux; tous disaient du bien de moi, et l’on prétendait même que mon histoire était intéressante. “ Enfin j’arrivai dans ma patrie.

Toutes mes peines furent finies, et je repris un nouveau plaisir à l’existence. Je n’éprouvais plus de contrariétés; je ne subissais plus d’affronts. J’avais l’apparence d’une pièce fausse à cause du trou dont j’étais percé; mais cela n’y faisait rien; on s’assurait tout de suite que j’étais de bon aloi et l’on me recevait partout avec plaisir. “ Ceci prouve qu’avec la patience et le temps, on finit toujours par être apprécié à sa véritable valeur. “ C’est vraiment ma conviction ,“ dit le schilling en terminant son récit.

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Contexte

Interprétations

Langue

„Le Schilling d’Argent“ de Hans Christian Andersen est un conte philosophique qui aborde des thèmes tels que la valeur, l’identité et la perception. Le schilling, une pièce d’argent, commence son voyage avec enthousiasme et fierté en raison de sa pureté et de son éclat. Cependant, au cours de son périple à travers différents pays et mains, il est perçu comme une monnaie fausse.

Ce conte illustre comment la perception et les jugements externes peuvent affecter la valeur perçue d’un objet ou d’une personne, indépendamment de leur véritable nature ou valeur intrinsèque. Le schilling, bien qu’il soit authentique, souffre de la méfiance des autres simplement à cause de son aspect extérieur modifié.

L’histoire évoque également un parcours de reconnaissance et de rédemption: après avoir été maltraité et rejeté, le schilling trouve finalement quelqu’un qui reconnaît sa véritable valeur et est ramené chez lui où il est à nouveau apprécié. La morale de l’histoire souligne que la patience et la persévérance peuvent conduire à la reconnaissance de sa véritable valeur, même après avoir subi des malentendus et des défis.

Il est intéressant de voir comment Andersen utilise une simple pièce de monnaie pour traiter de concepts profonds, rendant l’histoire accessible et significative pour des lecteurs de tous âges.

Le conte „Le schilling d’argent“ de Hans Christian Andersen utilise le personnage d’une pièce de monnaie pour explorer des thèmes profonds tels que la valeur, l’identité et la perception.

Valeur Intrinsèque vs.

Valeur Perçue : Le conte illustre comment la valeur intrinsèque d’un objet (ou d’une personne) peut être méconnue ou mal jugée par les autres. Bien que le schilling soit fait de bon argent, il est rejeté et considéré comme faux à cause des circonstances. Cela souligne l’idée que la véritable valeur n’est pas toujours immédiatement reconnue.

Identité et Aliénation : En voyageant dans des pays étrangers, le schilling perd son identité et est mal interprété par les autres. Cela peut refléter le sentiment d’aliénation que les gens peuvent ressentir lorsqu’ils se trouvent dans des environnements qui ne reconnaissent pas leur valeur ou leurs qualités uniques.

Préjugés et Jugement : Le traitement du schilling montre comment les jugements superficiels et les préjugés peuvent affecter la façon dont quelqu’un ou quelque chose est perçu. Les gens sont rapides à juger la pièce comme fausse simplement à cause de sa différent apparence (le trou).

Persévérance et Rétablissement de la Dignité : Malgré les adversités, le schilling finit par retrouver sa dignité lorsqu’il est reconnu et apprécié à sa juste valeur dans son pays d’origine. Cela démontre l’importance de la persévérance et de la patience pour surmonter les malentendus et les injustices.

Impact des Expériences : Le schilling subit plusieurs épreuves qui le marquent physiquement (le trou) et émotionnellement (le doute sur sa valeur), ce qui peut être interprété comme une métaphore de la façon dont les expériences de vie nous façonnent, parfois de manière visible et parfois de manière invisible.

Dans l’ensemble, Andersen utilise le voyage du schilling pour raconter une histoire sur la quête de reconnaissance et d’acceptation, tout en soulignant les défis de vivre dans un monde où la vraie valeur est souvent cachée sous la surface.

„Le schilling d’argent“ de Hans Christian Andersen est un conte qui, comme beaucoup de ses récits, utilise la personnification pour donner vie à un objet ordinaire – dans ce cas, un schilling – et nous amener à réfléchir aux complexités de la valeur perçue et de l’identité.

Le schilling est humanisé, il parle, ressent et réfléchit comme un être humain. Cette personnification permet à Andersen de transformer un simple morceau de monnaie en héros de sa propre histoire, vivant des aventures et des mésaventures. Le langage utilisé pour décrire les pensées et les émotions du schilling renforce son humanité.

Lexique: Andersen emploie un vocabulaire simple et clair, accessible aux lecteurs de tous âges. Les dialogues, bien que peu nombreux, sont brefs et percutants, illustrant les interactions humaines sans se perdre dans des détails superflus.

Style: Le style est narratif et fluide, reflétant le parcours du schilling à travers différents lieux et entre différentes mains. Andersen utilise souvent des expressions qui évoquent le mouvement („tomba“, „roulai“, „circuler“) pour souligner le voyage physique du schilling.

Valeur et Perception: Le conte explore la disparité entre la valeur intrinsèque et la valeur perçue. Même si le schilling est fabriqué avec de „bon argent“, il est souvent pris pour une pièce fausse. Cela interroge la manière dont la valeur est souvent jugée à l’apparence plutôt qu’à la réalité.

Aventure et Expérience: Le schilling, en tant qu’objet inanimé, traverse des expériences qui lui sont imposées par les humains. Ses aventures symbolisent la vie humaine, faite de voyages et de rencontres, mais aussi d’incompréhensions et de malentendus.

Identité et Appartenance: Le retour du schilling dans son pays d’origine, où sa valeur est reconnue, aborde le thème de l’identité et du sentiment d’appartenance. Ce retour aux sources souligne l’idée que la compréhension et l’acceptation véritables ne viennent souvent que de ceux qui partagent une même origine ou culture.

Résilience et Reconnaissance: Le voyage du schilling est semé d’humiliation et de rejet, mais culmine en reconnaissance et rédemption lorsqu’il est enfin reconnu pour ce qu’il est. Ce thème de résilience résonne avec beaucoup de narrations d’Andersen, où des personnages dévalorisés finissent par être reconnus et appréciés.

„Le schilling d’argent“ utilise la personnification pour offrir une perspective unique sur les sujets de la valeur, de l’identité et de la résilience. À travers le voyage tumultueux du schilling, Andersen nous amène à réfléchir à nos propres jugements de valeur et à la façon dont le monde peut souvent mal interpréter ce qui est véritablement précieux.


Information pour l'analyse scientifique

Indicateur
Valeur
TraductionsDE, EN, DA, ES, FR, IT
Indice de lisibilité selon Björnsson34.5
Flesch-Reading-Ease Indice64.1
Flesch–Kincaid Grade-Level7.7
Gunning Fog Indice10.1
Coleman–Liau Indice10.6
SMOG Indice10.4
Index de lisibilité automatisé6.5
Nombre de Caractères9.863
Nombre de Lettres7.656
Nombre de Phrases125
Nombre de Mots1.704
Nombre moyen de mots par phrase13,63
Mots de plus de 6 lettres355
Pourcentage de mots longs20.8%
Nombre de syllabes2.597
Nombre moyen de syllabes par mot1,52
Mots avec trois syllabes197
Pourcentage de mots avec trois syllabes11.6%
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