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Les aventures du chardon
Grimm Märchen

Les aventures du chardon - Contes de Hans Christian Andersen

Temps de lecture pour enfants: 14 min

Devant un riche château seigneurial s’étendait un beau jardin, bien tenu, planté d’arbres et de fleurs rares. Les personnes qui venaient rendre visite au propriétaire exprimaient leur admiration pour ces arbustes apportés des pays lointains pour ces parterres disposés avec tant d’art; et l’on voyait aisément que ces compliments n’étaient pas de leur part de simples formules de politesse. Les gens d’alentour, habitants des bourgs et des villages voisins venaient le dimanche demander la permission de se promener dans les magnifiques allées.

Quand les écoliers se conduisaient bien, on les menait là pour les récompenser de leur sagesse. Tout contre le jardin, mais en dehors, au pied de la haie de clôture, on trouvait un grand et vigoureux chardon; de sa racine vivace poussait des branches de tous côtés, il formait à lui seul comme un buisson. Personne n’y faisait pourtant la moindre attention, hormis le vieil âne qui traînait la petite voiture de la laitière. Souvent la laitière l’attachait non loin de là, et la bête tendait tant qu’elle pouvait son long cou vers le chardon, en disant:

„Que tu es donc beau!… Tu es à croquer!“ Mais le licou était trop court, et l’âne en était pour ses tendres coups d’oeil et pour ses compliments. Un jour une nombreuse société est réunie au château. Ce sont toutes personnes de qualité, la plupart arrivant de la capitale. Il y a parmi elles beaucoup de jolies jeunes filles. L’une d’elles, la plus jolie de toutes, vient de loin.

Originaire d’Ecosse, elle est d’une haute naissance et possède de vastes domaines, de grandes richesses. C’est un riche parti: „Quel bonheur de l’avoir pour fiancée!“ disent les jeunes gens, et leurs mères disent de même. Cette jeunesse s’ébat sur les pelouses, joue au ballon et à divers jeux. Puis on se promène au milieu des parterres, et, comme c’est l’usage dans le Nord, chacune des jeunes filles cueille une fleur et l’attache à la boutonnière d’un des jeunes messieurs.

L’étrangère met longtemps à choisir sa fleur; aucune ne paraît être à son goût. Voilà que ses regards tombent sur la haie, derrière laquelle s’élève le buisson de chardons avec ses grosses fleurs rouges et bleues. Elle sourit et prie le fils de la maison d’aller lui en cueillir une: „C’est la fleur de mon pays, dit-elle, elle figure dans les armes d’Ecosse; donnez-la-moi, je vous prie.“

Le jeune homme s’empresse d’aller cueillir la plus belle, ce qu’il ne fit pas sans se piquer fortement aux épines. La jeune Ecossaise lui met à la boutonnière cette fleur vulgaire, et il s’en trouve singulièrement flatté. Tous les autres jeunes gens auraient volontiers échangé leurs fleurs rares contre celle offerte par la main de l’étrangère. Si le fils de la maison se rengorgeait, qu’était-ce donc du chardon? Il ne se sentait plus d’aise; il éprouvait une satisfaction, un bien-être, comme lorsque après une bonne rosée, les rayons du soleil venaient le réchauffer.

„Je suis donc quelque chose de bien plus relevé que je n’en ai l’air, pensait-il en lui-même. Je m’en étais toujours douté. A bien dire, je devrais être en dedans de la haie et non pas au dehors. Mais, en ce monde, on ne se trouve pas toujours placé à sa vraie place. Voici du moins une de mes filles qui a franchi la haie et qui même se pavane à la boutonnière d’un beau cavalier.“

Il raconta cet événement à toutes les pousses qui se développèrent sur son tronc fertile, à tous les boutons qui surgirent sur ses branches. Peu de jours s’étaient écoulés lorsqu’il apprit, non par les paroles des passants, non par les gazouillements des oiseaux, mais par ces mille échos qui lorsqu’on laisse les fenêtres ouvertes, répandent partout ce qui se dit dans l’intérieur des appartements, il apprit, disons-nous, que le jeune homme qui avait été décoré de la fleur de chardon par la belle Ecossaise avait aussi obtenu son coeur et sa main.

„C’est moi qui les ai unis, c’est moi qui ai fait ce mariage! “ s’écria le chardon, et plus que jamais , il raconta le mémorable événement à toutes les fleurs nouvelles dont ses branches se couvraient. “ Certainement, se dit-il encore, on va me transplanter dans le jardin, je l’ai bien mérité. Peut-être même serai-je mis précieusement dans un pot où mes racines seront bien serrées dans du bon fumier. Il paraît que c’est là le plus grand honneur que les plantes puissent recevoir.

Le lendemain, il était tellement persuadé que les marques de distinction allaient pleuvoir sur lui, qu’à la moindre de ses fleurs, il promettait que bientôt on les mettrait tous dans un pot de faïence, et que pour elle, elle ornerait peut-être la boutonnière d’un élégant, ce qui était la plus rare fortune qu’une fleur de chardon pût rêver. Ces hautes espérances ne se réalisèrent nullement; point de pot de faïence ni de terre cuite; aucune boutonnière ne se fleurit plus aux dépens du buisson.

Les fleurs continuèrent de respirer l’air et la lumière, de boire les rayons du soleil le jour, et la rosée la nuit; elles s’épanouirent et ne reçurent que la visite des abeilles et des frelons qui leur dérobaient leur suc. “ Voleurs, brigands! s’écriait le chardon indigné, que ne puis-je vous transpercer de mes dards! Comment osez-vous ravir leur parfum à ces fleurs qui sont destinées à orner la boutonnière des galants! “ Quoi qu’il pût dire, il n’y avait pas de changement dans sa situation.

Les fleurs finissaient par laisser pencher leurs petites têtes. Elles pâlissaient, se fanaient; mais il en poussait toujours de nouvelles: à chacune qui naissait, le père disait avec une inaltérable confiance: „Tu viens comme marée en carême, impossible d’éclore plus à propos. J’attends à chaque minute le moment où nous passerons de l’autre côté de la haie.“

Quelques marguerites innocentes, un long et maigre plantin qui poussaient dans le voisinage, entendaient ces discours, et y croyaient naïvement. Ils en conçurent une profonde admiration pour le chardon, qui, en retour, les considérait avec le plus complet mépris. Le vieil âne, quelque peu sceptique par nature, n’était pas aussi sûr de ce que proclamait avec tant d’assurance le chardon.

Toutefois, pour parer à toute éventualité, il fit de nouveaux efforts pour attraper ce cher chardon avant qu’il fût transporté en des lieux inaccessibles. En vain il tira sur son licou; celui-ci était trop court et il ne put le rompre. A force de songer au glorieux chardon qui figure dans les armes d’Ecosse, notre chardon se persuada que c’était un de ses ancêtres; qu’il descendait de cette illustre famille et était issu de quelque rejeton venu d’Ecosse en des temps reculés. C’étaient là des pensées élevées, mais les grandes idées allaient bien au grand chardon qu’il était, et qui formait un buisson à lui tout seul. Sa voisine, l’ortie, l’approuvait fort…

„Très souvent, dit-elle, on est de haute naissance sans le savoir; cela se voit tous les jours. Tenez, moi-même, je suis sûre de n’être pas une plante vulgaire. N’est-ce pas moi qui fournis la plus fine mousseline, celle dont s’habillent les reines?“

L’été se passe, et ensuite l’automne. Les feuilles des arbres tombent. Les fleurs prennent des teintes plus foncées et ont moins de parfum. Le garçon jardinier, en recueillant les tiges séchées, chante à tue-tête: Amont, aval! En haut, en bas! C’est là tout le cours de la vie! Les jeunes sapins du bois recommencent à penser à Noël, à ce beau jour où on les décore de rubans, de bonbons et de petites bougies. Ils aspirent à ce brillant destin, quoiqu’il doive leur en coûter la vie.

„Comment, je suis encore ici! dit le chardon, et voilà huit jours que les noces ont été célébrées! C’est moi pourtant qui ai fait ce mariage, et personne n’a l’air de penser à moi, pas plus que si je n’existais point. On me laisse pour reverdir. Je suis trop fier pour faire un pas vers ces ingrats, et d’ailleurs, le voudrais-je, je ne puis bouger. Je n’ai rien de mieux à faire qu’à patienter encore.“

Quelques semaines se passèrent. Le chardon restait là, avec son unique et dernière fleur; elle était grosse et pleine, on eût presque dit une fleur d’artichaut; elle avait poussé près de la racine, c’était une fleur robuste. Le vent froid souffla sur elle; ses vives couleurs disparurent; elle devint comme un soleil argenté. Un jour le jeune couple, maintenant mari et femme, vint se promener dans le jardin. Ils arrivèrent près de la haie, et la belle Ecossaise regarda par delà dans les champs:

„Tiens! dit-elle, voilà encore le grand chardon, mais il n’a plus de fleurs! Mais si, en voilà encore une, ou du moins son spectre, dit le jeune homme en montrant le calice desséché et blanchi. Tiens, elle est fort jolie comme cela! reprit la jeune dame. Il nous la faut prendre, pour qu’on la reproduise sur le cadre de notre portrait à tous deux.“

Le jeune homme dut franchir de nouveau la haie et cueillir la fleur fanée. Elle le piqua de la bonne façon: ne l’avait-il pas appelée un spectre? Mais il ne lui en voulut pas: sa jeune femme était contente. Elle rapporta la fleur dans le salon. Il s’y trouvait un tableau représentant les jeunes époux: le mari était peint une fleur de chardon à sa boutonnière. On parla beaucoup de cette fleur et de l’autre, la dernière, qui brillait comme de l’argent et qu’on devait ciseler sur le cadre. L’air emporta au loin tout ce qu’on dit.

„Ce que c’est que la vie, dit le chardon: ma fille aînée a trouvé place à une boutonnière, et mon dernier rejeton a été mis sur un cadre doré. Et moi, où me mettra-t-on?“ L’âne était attaché non loin: il louchait vers le chardon: „Si tu veux être bien, tout à fait bien, à l’abri de la froidure, viens dans mon estomac, mon bijou. Approche; je ne puis arriver jusqu’à toi, ce maudit licou n’est pas assez long. “ Le chardon ne répondit pas à ces avances grossières. Il devint de plus en plus songeur, et, à force de tourner et retourner ses pensées, il aboutit, vers Noël, à cette conclusion qui était bien au-dessus de sa basse condition:

„Pourvu que mes enfants se trouvent bien là où ils sont, se dit-il; moi, leur père, je me résignerai à rester en dehors de la haie, à cette place où je suis né. Ce que vous pensez là vous fait honneur, dit le dernier rayon de soleil. Aussi vous en serez récompensé. Me mettra-t-on dans un pot ou sur un cadre? demanda le chardon. On vous mettra dans un conte ,“ eut le temps de répondre le rayon avant de s’éclipser.

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Contexte

Interprétations

Langue

„Les aventures du chardon“ de Hans Christian Andersen est un conte qui offre une belle leçon sur l’humilité et l’acceptation de soi. Le chardon, bien que né à l’extérieur du jardin luxueux, rêve d’y être transplanté en raison du respect qu’il pense avoir gagné après qu’une jeune Écossaise ait choisi une de ses fleurs, symbole écossais, pour la boutonnière d’un jeune homme avec qui elle se mariera plus tard.

Le chardon devient quelque peu vaniteux et rêve de grandeur, voyant cela comme un signe de sa véritable noblesse. Il imagine que ses enfants — les fleurs qu’il produit — auront un grand avenir, comme être placés dans des boutonnières ou sur des cadres. Pourtant, ces rêves ne se concrétisent pas, car il reste simplement un chardon à l’extérieur de la haie.

Cette fable se termine par un moment de réflexion personnelle où le chardon réalise que sa véritable satisfaction réside dans le bien-être de ses „enfants“. Il embrasse son destin humble, acceptant sa place dans le monde avec grâce. Le rayon de soleil qui lui promet qu’il sera mis „dans un conte“ représente une reconnaissance de sa sagesse et de son acceptation, offrant une forme d’immortalité à travers l’histoire racontée.

Ainsi, ce conte rappelle que la valeur des êtres et des choses ne réside pas seulement dans l’apparence ou le statut social, mais aussi dans la capacité à trouver de la sagesse et de la satisfaction dans l’accomplissement et l’acceptation de notre place dans le monde.

Les aventures du chardon est une histoire riche en symbolisme et en leçons sur la perception de la valeur personnelle, l’aspiration sociale et le contentement. Le conte explore les thèmes du statut social, de la reconnaissance et de la véritable satisfaction.

Dans cette histoire, le chardon, une plante humble souvent négligée, se voit soudain accorder une importance inattendue lorsqu’une jeune écossaise de noble naissance choisit l’une de ses fleurs pour orner la boutonnière d’un jeune homme qu’elle épouse plus tard. Cette attention éphémère confère au chardon un sentiment de fierté et d’appartenance à quelque chose de plus grand, l’incitant à rêver d’un destin plus prestigieux.

Le chardon s’imagine être transplanté dans le jardin ou même honoré dans un pot de porcelaine, tout en partageant son espoir avec les nouvelles fleurs qui naissent de lui. Mais au fur et à mesure que le temps passe, ces rêves de grandeur ne se réalisent pas. Le chardon continue de vivre à l’extérieur de la clôture, exposé aux éléments, visités seulement par les abeilles et les frelons.

L’un des moments clés du conte est lorsque le chardon imagine qu’il pourrait être un descendant de l’emblématique chardon écossais, soulignant comment le désir de se rattacher à une histoire prestigieuse ou à une lignée noble est une quête universelle.

À la fin, le chardon atteint une acceptation pleine de sagesse de sa situation. Reconnaissant la réussite de ses „enfants“ (fleurs), il trouve un sens et une fierté dans leur bonheur et leur place dans le monde, même s’il reste lui-même en dehors de la clôture, là où il est né.

En conclusion, le chardon incarne l’idée que la reconnaissance externe ne définit pas la valeur intrinsèque. Le conte suggère que la véritable satisfaction réside dans l’acceptation de notre propre cheminement et dans la réalisation que notre valeur ne dépend pas de la reconnaissance sociale ou de l’emplacement physique, mais plutôt de notre capacité à s’épanouir là où nous sommes plantés.

L’analyse linguistique du conte „Les aventures du chardon“ de Hans Christian Andersen révèle une utilisation riche et variée du langage pour véhiculer des thèmes et des émotions complexes.

Style narratif: Andersen adopte un style narratif traditionnel, typique des contes de fées, avec une voix omnisciente qui sait tout des pensées et des émotions des personnages. Cette perspective offre au lecteur un aperçu complet du monde dépeint dans le conte.

Personnification: L’auteur utilise la personnification pour donner des caractéristiques humaines aux plantes et aux animaux. Le chardon, par exemple, éprouve de l’orgueil et rêve d’une vie meilleure au-delà de la haie. Cette technique permet de rendre le conte plus vivant et accessible, en introduisant des leçons morales à travers les expériences des éléments naturels.

Symbolisme: Le chardon symbolise la dignité et l’orgueil mal placé. Il est à la fois envié par l’âne pour sa beauté apparente et négligé par ceux qui ne voient qu’une mauvaise herbe. Le choix d’une fleur apparemment modeste, mais dotée de valeurs symboliques importantes (comme le lien avec l’Écosse), renforce le thème de la reconnaissance sociale et de l’identité.

Dialogue: Les dialogues sont utilisés pour illustrer les traits de caractère des personnages. Les remarques de l’âne, par exemple, ajoutent une dimension comique et critique, exprimant ainsi un point de vue sceptique par rapport aux ambitions du chardon.

Thèmes: Andersen aborde des thèmes tels que la quête de reconnaissance, la perception de la grandeur et l’acceptation de son sort. Le décalage entre les aspirations du chardon et la réalité souligne l’humour et la critique sociale sous-jacents au conte.

Langage figuratif: L’utilisation des métaphores et des comparaisons enrichit le récit, en comparant les expériences du chardon avec des concepts philosophiques plus larges comme le destin et l’humilité.

Structure: Le conte suit une structure narrative classique avec une exposition, un développement des événements et une conclusion morale. La fin du récit, où le chardon accepte son destin et se satisfait du sort de ses „enfants“, offre une leçon sur l’acceptation de soi et la satisfaction personnelle.

En somme, „Les aventures du chardon“ combine habilement des éléments linguistiques et littéraires pour transmettre des messages subtils et une réflexion sur la nature des aspirations humaines à travers une histoire captivante et fantaisiste.


Information pour l'analyse scientifique

Indicateur
Valeur
TraductionsDE, EN, DA, ES, FR, IT
Indice de lisibilité selon Björnsson39.1
Flesch-Reading-Ease Indice63
Flesch–Kincaid Grade-Level8.8
Gunning Fog Indice11
Coleman–Liau Indice10.6
SMOG Indice10.9
Index de lisibilité automatisé8.4
Nombre de Caractères10.352
Nombre de Lettres8.114
Nombre de Phrases104
Nombre de Mots1.809
Nombre moyen de mots par phrase17,39
Mots de plus de 6 lettres392
Pourcentage de mots longs21.7%
Nombre de syllabes2.699
Nombre moyen de syllabes par mot1,49
Mots avec trois syllabes188
Pourcentage de mots avec trois syllabes10.4%
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