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Les trois feuilles du serpent
Grimm Märchen

Les trois feuilles du serpent - Contes des Frères Grimm

Temps de lecture pour enfants: 12 min

Il était une fois un homme si pauvre qu’il ne pouvait pas même nourrir son fils unique. Celui-ci lui dit un jour:

– Mon cher père, vous avez tant de peine à vivre, que mon entretien vous est un trop lourd fardeau; je veux vous quitter, et chercher à gagner moi-même mon pain. Le pauvre père lui donna donc sa bénédiction et le vit prendre congé de lui non sans un grand chagrin. C’était le moment où le roi d’un puissant empire faisait la guerre; le jeune homme s’engagea à son service et l’accompagna dans les camps. On ne tarda pas à rencontrer l’ennemi; on livra bataille; l’affaire fut des plus meurtrières, les balles qui sifflaient de toutes parts firent tomber comme grêle ses camarades à ses côtés; le commandant lui-même fut frappé à mort; et les soldats privés de leur chef criaient déjà:

– Sauve qui peut! Lorsque le hardi jeune homme sortit des rangs, arrêta les fuyards et ranima leur courage en leur criant:

– Laisserons-nous succomber notre patrie? Aces mots, les autres le suivirent, et faisant volteface à l’ennemi, ils le mirent en déroute. Lorsque le roi apprit à qui il était redevable de la victoire, il éleva le jeune homme au-dessus des autres, le combla de trésors et lui donna une des premières charges dans l’état. Le roi avait une fille dont la beauté était aussi remarquable que son humeur était bizarre. Elle avait fait vœu de n’accepter pour époux que celui qui lui promettrait de se laisser enterrer vivant avec elle, si elle mourait avant lui.

– S’il m’aime vraiment, disait-elle, pourquoi tiendrait-il à la vie après m’avoir perdue? De son côté, elle voulait faire la même promesse: s’il mourait le premier, elle le suivrait dans la tombe. Ce vœu étrange avait jusqu’à ce jour écarté les prétendans, mais notre jeune homme fut si touché de la beauté de la princesse que, sans s’inquiéter des conditions, il demanda sa main à son père.

– Sais-tu bien, lui dit le roi, quel est l’engagement que tu devras prendre!

– Je devrai l’accompagner au tombeau si je lui survis, répondit-il, mais mon amour est si grand, que cela ne peut m’arrêter. Le roi donna donc son consentement, et le mariage fut célébré avec une grande pompe. Les jeunes époux vécurent heureux et satisfaits pendant un certain temps. Cependant il arriva que la jeune princesse tomba dangereusement malade; tous les médecins firent de vains efforts pour la guérir. Elle mourut. Alors seulement son mari se rappela son imprudente promesse; il frémit d’horreur à cette pensée; mais il n’y avait pas moyen d’éviter sa destinée cruelle; le roi avait fait poser des sentinelles à toutes les portes du palais. Lorsqu’arriva le jour où le corps de la princesse devait être conduit dans le caveau royal, le malheureux prince y fut mené à sa suite, et les verroux se fermèrent sur lui. A côté du cercueil, se trouvait une table sur laquelle étaient placés quatre bougies, quatre morceaux de pain et quatre bouteilles de vin. Ces provisions épuisées, le prisonnier devait mourir de faim. Le malheureux jeune prince s’assit là plein de tristesse et de deuil; il mangea chaque jour quelque peu de pain, but à peine quelques gorgées de vin, et n’en vit pas moins la mort s’approcher à grands pas. Pendant qu’il était livré aux plus sombres réflexions, il vit un serpent dresser sa tête dans un coin du caveau, puis s’avancer en rampant vers le cadavre. Il s’imagina que l’horrible animal voulait faire sa proie de la morte; il tira soudain son épée en disant:

– Tant que je vivrai, tu ne toucheras pas à ce corps! Et il coupa le serpent en quatre. Quelques moments après, un second serpent sortit du même coin; mais ayant aperçu son compagnon mort et partagé en quatre tronçons, il rentra dans son trou, puis reparut bientôt après portant dans la gueule trois feuilles vertes. Il commença par réunir les quatre morceaux du serpent, les replaça adroitement dans l’ordre où ils se trouvaient avant d’être coupés, et mit sur chaque blessure une des trois feuilles. Aussitôt, ce qui avait été séparé se rejoignit, le serpent revint à la vie, et disparut avec son compagnon. Les trois feuilles étaient restées par terre; l’idée vint au malheureux jeune homme, témoin de cette scène extraordinaire, d’essayer si la vertu magique de ces feuilles, qui avait rendu la vie au serpent, pourrait aussi ranimer un être humain. Dans cette espérance, il ramassa les feuilles, en plaça une sur la bouche de la morte, et les deux autres sur ses yeux. A l’instant même, le sang circula de nouveau dans les veines et remonta vers le pâle visage qui se colora d’une vive rougeur. En même temps, la jeune princesse recouvra la respiration, rouvrit les yeux, et s’écria:

– Hélas! mon Dieu, où suis-je?

– Tu es près de moi, chère épouse, repartit le jeune prince. Et il lui raconta alors tout ce qui s’était passé, et comment elle avait été arrachée à la mort. Il lui fit prendre ensuite un peu de vin et de pain; puis elle se leva, et ils se dirigèrent tous les deux vers la porte, où ils se mirent à frapper et à crier de toutes leurs forces; si bien que le bruit qu’ils faisaient arriva jusqu’aux sentinelles qui s’empressèrent d’aller avertir le roi. Celui-ci vint lui-même ouvrir la porte, trouva le jeune couple frais et bien portant, et se réjouit avec eux de l’heureuse issue d’un si terrible événement. Le jeune prince avait emporté avec lui les trois feuilles du serpent; il les donna à son serviteur de confiance, en lui disant:

– Conserve-les avec soin, et ne t’en sépare jamais: qui sait si elles ne pourront pas encore nous arracher à quelque péril? Cependant depuis que la jeune femme avait été rappelée à la vie, il s’était opéré en elle un grand changement; tout l’amour qu’elle avait autrefois pour son mari, s’en était allé. C’est ainsi que quelque temps après, ayant dû s’embarquer sur mer pour aller voir le roi son vieux père, elle oublia entièrement le dévouement et la fidélité dont son époux avait fait preuve en l’arrachant à la mort, et se laissa entraîner à un coupable penchant pour le commandant du vaisseau. Un jour que le jeune prince dormait, elle appela le commandant, et saisissant son mari par la tête, elle fit signe à son complice de le prendre par les pieds, et ils le jetèrent à la mer. Quand ce crime fut consommé, elle dit au commandant:

– Hâtons-nous maintenant de faire voile vers les états de mon père; nous lui dirons que mon mari est mort en route. Je te promets de faire si bien ton éloge, que le vieux roi te donnera ma main et te désignera pour son successeur. Cependant le fidèle serviteur, qui avait tout vu, détacha secrètement du vaisseau une petite nacelle, fit force de rames vers l’endroit où son maître avait été jeté dans les flots, et laissa les infâmes assassins poursuivre leur voyage. Il eut le bonheur de repêcher son jeune maître, et grâce au secours des trois feuilles du serpent, qu’il portait toujours avec lui et qu’il plaça sur les yeux et sur la bouche du mort, il le rappela heureusement à la vie. Alors ils ramèrent tous deux jour et nuit sans relâche; et leur légère nacelle courait si vite sur les flots, qu’ils arrivèrent avant les coupables dans les états du vieux roi. Celui-ci s’étonna de les voir se présenter seuls, et leur demanda ce qui leur était advenu. Lorsqu’il eut appris l’action barbare de sa fille, il s’écria:

– Je ne puis croire qu’elle se soit conduite d’une manière si indigne, mais la vérité apparaîtra bientôt au grand jour. Cela dit, il les fit cacher tous deux dans une chambre à l’écart. Peu de temps après, le vaisseau arriva, et la femme criminelle se présenta devant son père avec un visage empreint de tristesse.

– Pourquoi viens-tu seule? lui dit le vieux roi; où est ton époux?

– Hélas! mon bon père, répondit-elle, vous me voyez dans un grand deuil; mon mari est mort subitement pendant la traversée, et sans le zèle et le dévouement du commandant, vous n’auriez plus revu votre fille‘; il a assisté à ses derniers moments et pourra tout vous raconter.

– Je veux rendre la vie aux morts, répondit le roi, qui ouvrit aussitôt la porte de la chambre et fit entrer le jeune prince et son fidèle serviteur. A la vue de son mari, l’odieuse femme fut comme frappée de la foudre; elle tomba à genoux et demanda pardon.

– Point de pardon, s’écria le vieux* roi: il avait consenti à mourir avec toi, et c’est à lui que tu es redevable de la vie; toi au contraire, tu as profité de son sommeil pour la lui ôter: tu dois recevoir le châtiment que tu mérites. En conséquence, l’épouse criminelle fut placée avec son complice dans un bateau où l’eau pénétrait par le fond; on le lança sur la mer où les vagues ne tardèrent pas à les engloutir.

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Contexte

Interprétations

Langue

Le conte „Les trois feuilles du serpent“ des Frères Grimm est une histoire de dévouement, de trahison et de justice divine. Il commence avec un jeune homme qui quitte son père pauvre pour chercher fortune. Son talent et son courage le mènent à la cour d’un roi où il se distingue en sauvant l’armée ennemi. En récompense, il est élevé en dignité et épouse la princesse du royaume.

Cependant, la princesse a un vœu inhabituel: elle n’épousera que celui qui acceptera d’être enterré vivant avec elle si elle meurt en premier, et elle promet de faire de même pour lui. Le jeune homme, amoureux, accepte sans hésiter. Malheureusement, la princesse tombe malade et meurt, obligeant le jeune homme à être enfermé vivant avec le corps de sa défunte épouse.

Dans le caveau, un événement miraculeux se produit lorsque le jeune homme, témoin du pouvoir de trois feuilles magiques ramenant un serpent coupé en morceaux à la vie, utilise ces feuilles pour ressusciter la princesse. Bien qu’elle revienne à la vie, son amour pour le prince s’est éteint. En mer, elle trahit son mari avec le capitaine du navire, le jetant par-dessus bord pour poursuivre une nouvelle vie avec son complice. Toutefois, le fidèle serviteur du prince le sauve, utilise de nouveau les feuilles magiques pour lui rendre la vie et ensemble, ils devancent le navire infidèle jusqu’au royaume du vieux roi.

Le roi découvre enfin la trahison de sa fille quand il confronte le couple criminel avec le prince ressuscité. En châtiment, la princesse et son complice sont envoyés à une mort inévitable, pendant que la justice triomphe. Le conte met en lumière des thèmes éternels tels que le sacrifice, l’amour sincère, la fidélité, et les conséquences inévitables de la trahison.

„Les trois feuilles du serpent“ est un conte des frères Grimm qui explore des thèmes complexes tels que le dévouement, la trahison, et la justice.

Le sacrifice et la loyauté : Le jeune homme est prêt à sacrifier sa vie par amour, ce qui démontre un engagement et une loyauté extraordinaires. Son acte de suivre sa promise dans la tombe est une métaphore puissante du véritable amour, où l’on est prêt à tout pour son bien-aimé. Cependant, la princesse trahit ce dévouement, ce qui souligne la fragilité des promesses et la profondeur des motivations humaines.

La résilience et le recours à la magie : Le conte montre comment le jeune homme utilise les feuilles magiques du serpent pour ressusciter la princesse, puis être sauvé lui-même par son serviteur. Cela peut symboliser la capacité des êtres humains à trouver des solutions créatives et résilientes aux moments de désespoir, avec une petite aide magique.

La corruption par le pouvoir et les opportunités : Le changement d’attitude de la princesse après sa résurrection peut être vu comme une critique de la manière dont le pouvoir ou les opportunités soudaines peuvent corrompre une personne. Elle oublie l’amour et la fidélité que son époux lui a témoignée dès qu’elle entrevoit la possibilité d’une vie différente avec le commandant du navire.

La justice et la rétribution : La fin du conte, où la princesse et son complice sont punis, illustre une vision morale où la justice finit par triompher. Ce dénouement reflète l’idée que les transgressions ne restent pas impunies, surtout celles impliquant la trahison et l’ingratitude.

Renaissance et transformation : Le motif de la renaissance par les feuilles magiques peut également être interprété comme un processus de transformation et de deuxième chance. Cela soulève des questions sur la nature du changement personnel et si de telles transformations profondes sont vraiment possibles sans conséquences morales.

En combinant ces éléments, „Les trois feuilles du serpent“ engage ses lecteurs à réfléchir sur la nature de l’amour, de la fidélité, et de la justice, tout en utilisant des éléments fantastiques pour souligner ses thèmes universels.

L’analyse linguistique du conte „Les trois feuilles du serpent“ des Frères Grimm révèle une narration riche en symbolisme et en structures traditionnelles du conte de fées. Voici une exploration des éléments linguistiques et structurels présents dans ce texte:

Le conte présente un jeune homme désigné comme le protagoniste, un archétype du héros courageux et vertueux. L’antagoniste, plus tard dans le récit, est la princesse devenue perfide et son complice, illustrant ainsi la lutte du bien contre le mal, caractéristique des contes de fées.

Quête et Épreuves: Le voyage du jeune homme est initié par son départ de la maison en quête d’une vie meilleure. Les épreuves incluent la bataille, la promesse fatale et, plus tard, la trahison par sa femme.

Éléments Merveilleux: Les trois feuilles magiques du serpent sont centrales au conte et illustrent l’intrusion du fantastique dans le quotidien, un élément clé des récits des Grimm.

Résolution et Morale: Le récit se conclut sur un retour à l’ordre moral; les coupables sont punis, et la justice est rétablie. Cela véhicule une morale implicite sur les conséquences de l’avidité et de la trahison.

Discours Direct: L’utilisation du dialogue direct („- Mon cher père…“) engage le lecteur et ajoute de la vivacité au récit. Cela permet aussi de transmettre les émotions des personnages de manière directe.

Complexité Syntaxique: Les phrases peuvent être longues, avec des enchaînements de propositions qui reflètent souvent les constructions syntaxiques du XIXème siècle, époque d’écriture des contes.

Symbolisme: Le serpent, souvent symbole de traîtrise ou de connaissance, est ici lié à la mort et à la renaissance, soulignant les thèmes de transformation et de rédemption.

Répétition et Énumération: Ces procédés sont utilisés pour créer du rythme et insister sur la gravité des actions, comme la description des quatre bougies, morceaux de pain et bouteilles de vin, accompagnant le prince dans la tombe.

Lexique et Tonalité: Le lexique est parfois archaïque, reflétant l’époque de rédaction des Grimm. Le ton est sérieux, avec un accent mis sur la moralité et la justice, éléments récurrents des contes où le bien triomphe du mal.

Loyauté et Amour: Initialement source de bonheur, l’amour devient tragique en raison de la promesse imprudente et de la disloyauté, illustrant la fragilité des relations humaines.

Mort et Renaissance: Les résurrections, d’abord du serpent puis du prince, soulignent le cycle vie-mort-vie, représentant l’espoir et la possibilité de rédemption.

Justice et Morale: Le conte finit par une justice rétributive, typique du genre, démontrant que les actes ont des conséquences inéluctables.

En somme, „Les trois feuilles du serpent“ est un conte typique des Frères Grimm, riche en enseignements, utilisant le merveilleux pour traiter de questions humaines universelles, le tout dans une langue soignée et symbolique qui invite à la réflexion sur les valeurs morales.


Information pour l'analyse scientifique

Indicateur
Valeur
NuméroKHM 16
Aarne-Thompson-Uther IndiceATU Typ 612
TraductionsDE, EN, DA, ES, FR, PT, IT, JA, NL, PL, RU, TR, VI, ZH
Indice de lisibilité selon Björnsson42.2
Flesch-Reading-Ease Indice56.6
Flesch–Kincaid Grade-Level10.9
Gunning Fog Indice13.6
Coleman–Liau Indice10.4
SMOG Indice12
Index de lisibilité automatisé10.7
Nombre de Caractères8.617
Nombre de Lettres6.775
Nombre de Phrases68
Nombre de Mots1.523
Nombre moyen de mots par phrase22,40
Mots de plus de 6 lettres302
Pourcentage de mots longs19.8%
Nombre de syllabes2.295
Nombre moyen de syllabes par mot1,51
Mots avec trois syllabes175
Pourcentage de mots avec trois syllabes11.5%
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